Journées Académiques 2022

Thème de l’année

Eduquer le regard : croisement entre art et mathématiques

Depuis plusieurs années, les scientifiques, les mathématiciens en particulier (par exemple, la médaille Fields Cédric Villani), s’interrogent sur les blocages en mathématiques. La conséquence de ces blocages est un frein à l’inscription d’étudiants dans les filières scientifiques ou une claire méconnaissance de fondements des mathématiques qui ne restent toujours pas compris malgré leur attrait pour les sciences. Le questionnement autour de ce genre de blocages va au-delà de nos frontières. C’est pour cette raison que de nouvelles approches de l’enseignement des mathématiques sont en phase d’expérimentation dans différents pays européens. Ce colloque a pour objectif de réunir des chercheurs qui explorent la direction d’un rapprochement entre art et mathématiques. Plus précisément, en s’inspirant de la démarche des historiens de l’art, les chercheurs à l’origine de ce colloque proposent d’explorer le domaine de la vision. Cette démarche invite à relire les travaux des artistes et des scientifiques qui par le passé ont fait appel à une utilisation fine de la vision (comme Leonardo da Vinci ou Albrecht Dürer), ou à s’intéresser, plus récemment, à la recherche ayant placé la vison au centre d’une nouvelle réflexion (tant dans les domaines des sciences, neurosciences et psychopédagogie en particulier, que ceux de l’histoire de l’art et de l’art (par exemple, le design) ; pour citer quelques noms, David Mumford, Jean-Pierre Changeux, Mathias Blanc, Anne Siety, Daniel Arasse, Philippe Costamagna, Philippe Starck. Les thématiques citées font écho à une autre perspective de recherche également au centre du débat de ce colloque : la créativité, celle en mathématiques en particulier. Les blocages en effet sont propres non seulement à celui qui apprend mais aussi à ceux qui cherchent de nouvelles théories et par conséquent à ceux qui essaient de se forger pour eux-mêmes déjà un point de vue nouveau concernant des objets qui sont connus. Ces objets, apparemment simples, demandent parfois une réinterprétation en vue d’une nouvelle création tant dans le domaine de la science que dans celui de l’art. Les artistes de la Renaissance avaient mis au point de nouvelles théories dont celle du point de fuite ou de la ligne d’horizon. Ces derniers, dont on peut trouver la trace dans de nombreux tableaux, avaient à leur tour engendré de nouveaux objets mathématiques comme le point à l’infini ou la droite de l’infini. Ces dernières notions avaient fini par donner naissance à une nouvelle géométrie : la géométrie projective. Celle-ci avait eu comme développement la géométrie algébrique et, finalement, les géométries non-euclidiennes à la base de la théorie de la relativité.

Ainsi, des mathématiciens comme Alexandre Grothendieck ou des physiciens comme Albert Einstein ont pu révolutionner les mathématiques et la physique. Ce contexte scientifique sera débattu lors de colloque en mettant en résonance blocages et créativité.

Il est à espérer que ce colloque puisse apporter une approche nouvelle à la théorie de la connaissance et, en particulier, aux théories de l’apprentissage et de l’enseignement en général, et à celui des mathématiques en particulier. Il est souhaitable que ce colloque puisse apporter des réponses à des questions à caractère philosophique telles que : peut-on parler d’une vérité en science, en art ? Toute perception est-elle une connaissance ? Toute pensée n’est-elle que connaissance ? Les chercheurs invités pourront témoigner de leurs expériences en cours dans leurs pays respectifs, illustrer les progrès et les retombées bénéfiques ainsi que les aspects à améliorer et comment le faire. Ce colloque sera l’occasion d’observer également comment les uns et les autres ont avancé sur les mêmes thématiques. Les contextes européens bien que voisins restent très différents. Ainsi, la richesse des échanges pourra permettre d’emprunter dans les recherches respectives des aspects nouveaux ou originaux. Des captations vidéo de certaines expériences en cours permettront de mieux observer les nouvelles pratiques et de pouvoir aborder d’une façon nouvelle l’enseignement en général et celui des mathématiques en particulier. Il est à espérer que ce colloque puisse renforcer les liens entre chercheurs déjà engagés dans les projets Erasmus. Localement, l’idée est de renforcer les liens entre mathématiciens, philosophes et historiens de l’art.

Conférences

  • Ouverture des Journées Académiques

Bruno GIRVEAU (Directeur du Palais des Beaux-Arts de Lille)
Valerio VASSALLO (Animateur IREM – Maître de conférences en mathématiques – Universite de Lille)
Vidéo

  • Mesurer les regards : théorèmes, problèmes et solutions dans les images

Tout est-il immédiatement évident dans une image ? La question est tenue pour acquise que ce que le bon sens pourrait suggérer et notre contribution entend explorer – à travers quelques cas exemplaires – comment et dans quelles circonstances l’analyse et la compréhension des images peuvent bénéficier d’un regard « oblique », inattendu ou imprévisible. Souvent, la solution à l’énigme du sens qu’évoquent les œuvres dépend de la capacité, ou de la chance, de savoir « voir » le problème. Mais pour ce type de vision, il n’y a pas de règles et de protocoles rigidement préétablis, mais plutôt une dialectique continue entre des habitudes déjà acquises, ou d’école, et des regards alternatifs, inédits, excentriques, même au sens littéral. Différentes approches méthodologiques peuvent évidemment contribuer au mouvement de cette dynamique, de l’analyse perceptive à l’iconologie, de l’épistémologie à l’anthropologie de l’image.

Silvia PEDONE (Historienne de l’Art, Accademia Nazionale dei Lincei – Roma)
Vidéo

  • Éduquer le regard à porter sur les figures en géométrie

La géométrie plane porte sur l’analyse et la construction de figures dont les propriétés sont définies dans un cadre théorique qui fonde cette géométrie. Que ce soit sur papier ou sur un écran d’ordinateur, les figures géométriques matérielles sont aussi des dessins auxquels on peut ajouter des couleurs ou divers autres signes particuliers comme des pointillés, différentes épaisseurs de traits, des indications littérales ou chiffrées. Cependant, pour faire de la géométrie, il ne faut pas regarder les figures comme on regarde les dessins : il faut y voir les droites, points ou cercles qui permettent de les construire et de les définir. La conférence proposera quelques réflexions autour du regard à porter sur les figures de géométrie et sur les possibilités d’éduquer le regard que les élèves portent sur les figures de géométrie.

Marie-Jeanne PERRIN-GLORIAN (Professeur émérite Université d’Artois, Laboratoire de Didactique André Revuz LDAR Universités de Paris, Cergy, Créteil, Lille, Rouen)
Vidéo

  • Si j’étais le point de vue

Dans la démarche artistique qu’Hélène Marcoz développe en photographie et en vidéo,
la question du regard est liée à deux notions qui font partie des principes propres à l’enregistrement d’une image : le point de vue et le temps de pose.
Nous pouvons ici nous remémorer les propos de Paul Valéry dans « Eupalinos ou l’Architecte » :
« La vue me donne un mouvement et le mouvement me fait sentir sa génération et les liens du tracement. Je suis mû par la vue, je suis enrichi d’une image par le mouvement, et la même chose m’est donnée, que je l’aborde par le temps, que je la trouve par l’espace…».
Hélène Marcoz abordera ici ces notions en voyageant entre sa pratique plastique, ses lectures et différents exemples empruntés à l’histoire de l’art.
Pour ce faire, elle cherchera d’abord à définir les grands axes de son travail, puis elle imaginera les possibilités offertes par la question du point de vue dans l’histoire de l’art et dans son rapport à la photographie.
Elle reviendra ensuite sur deux attitudes complémentaires qu’elle développe dans son processus de conception :
se déplacer pour mesurer sa relation au monde et s’immobiliser pour regarder le temps s’écouler.

Hélène MARCOZ (Artiste, Maître de conférences en arts plastiques et visuels, École Nationale Supérieure d’Architecture et de Paysage de Lille)
Vidéo

  • Présentation d’une démarche novatrice dans l’enseignement, d’un nouvel engagement

Marie-José PARISSEAUX (Historienne de l’art, formatrice en arts plastiques de la ville de Lille)
Gilles ROLLÉ (Membre du groupe Regard de l’IREM de Lille, Professeur des écoles, École Littré – Lille)
Valerio VASSALLO (Membre des groupes Regard et Collège de l’IREM de Lille, Maître de conférences, Université de Lille)
Vidéo

  • Mathématiques et enseignement interdisciplinaire

On montrera la méthode de l’enseignement globalement interdisciplinaire utilisée dans la conception et réalisation des laboratoires sur « l’ éducation au regard, croisements entre art et mathématiques » : « éduquer à l’argumentation, croisements entre mathématiques et philosophie ».

Enrico ROGORA (Professeur associé, Università « La Sapienza » – Roma)
Vidéo

  • Mathematica

« Les raisonnements mathématiques commencent souvent par la phrase « soit… », ce qui laisse voir de manière assez directe que c’est une affaire d’imagination. Et on ne peut pas progresser en mathématiques sans jouer avec son imagination. Le travail quotidien d’un chercheur en mathématiques, c’est d’essayer d’imaginer des choses qu’il n’arrive pas à imaginer, qui sont trop dures pour lui à comprendre. Mais en jouant avec, en essayant graduellement de regarder à quel endroit il les comprend, à quel endroit il ne les comprend pas, cette activité d’imagination a le pouvoir, et c’est une propriété du corps humain, de modifier graduellement l’intuition et de la développer pour nous rendre capable d’imaginer et de comprendre de manière très sensible, directe, charnelle, ce qui a initialement été une abstraction impossible à pénétrer. »

David BESSIS (Mathématicien, auteur et entrepreneur, Paris)
Vidéo

  • Regarder plus que voir : les interprétations du regard au prisme de la classification

Regarder ou voir ? À travers cette question se dessine une ligne qui sépare le neuro-cognitif du social. L’objet de cette communication vise à surmonter cette césure pour cerner la diversité des manières de percevoir des oeuvres d’art en situation muséale. Pour ce faire, nous présenterons une méthodologie qui mêle autant des techniques de classification que de typification : la méthode du tracé d’annotation.

Mathias BLANC (Sociologue, Porteur du projet de prématuration CNRS Visuall, Fédération de recherche Sciences et Cultures du Visuel)
Vidéo

  • Formule de Taylor et hypercubes

La célèbre formule de Taylor enseigne que certaines fonctions sont comme des arbres, bâtis par croissance successive à chaque nouveau printemps. Dans cette formule apparaissent des factorielles, prototype de nombres ayant un sens combinatoire. Mais que comptent ces factorielles ? Répondre à cette question nous amènera à essayer de visualiser de manière spéciale certaines décompositions d’hypercubes, analogues des cubes en dimensions plus grandes que trois. Cela nous permettra de réfléchir à la manière d’initier les néophytes à la visualisation en grandes dimensions. 

Patrick POPESCU-PAMPU (Professeur, Université de Lille)
Vidéo

  • L’invention de l’espace et l’infini mathématique : nouveau lieu des corps et de l’homme

En arts, comme en sciences, le regard du sujet connaissant donne un sens au monde, découpe le réel et ses contours, qualifie des fragments de ce réel qui résiste, opposant de la matérialité à la matérialité, confrontant l’écosystème à notre interprétation et à notre action sur lui.
Par des perspectives entrecroisées de peinture et mathématiques, nous mettons en évidence une “ligne mineure” qui, à partir de l’invention de l’espace et de l’infini mathématique à la renaissance, résiste à la perte de sens d’une révolution scientifique certes riche en technique,
certes capable de produire de la connaissance, des machines et des profits, mais aussi responsable d’une distorsion du rapport entre l’homme et la nature. En mettant en évidence une hétérogenèse, picturale et scientifique, des formes et du sens, nous suivrons des pistes contemporaines qui tendent à une réinvention de l’humain et du regard sur la nature.

Giuseppe LONGO (Directeur de recherche émérite, CNRS )
Sara LONGO (Historienne de l’art, Université de Paris)
Vidéo

  • Le regard de l’artiste, du poète et du mathématicien

Dans cet exposé, je me propose de souligner les intersections et les analogies pouvant exister entre les diverses activités de l’artiste, du poète et du mathématicien. Mon analyse sera illustrée de plusieurs exemples qui révéleront les profondes liaisons naturelles entre ces activités à l’origine de notre civilisation. En particulier, je me concentrerai sur certaines figures centrales : Dante, Baudelaire, Szymborska, Valéry, Kandinskij, Le Corbusier, Poincaré, Borel et Manin.

Paolo MAROSCIA (Professeur de mathématiques, retraité, Università « La Sapienza » – Roma)
Vidéo

  • De la beauté en mathématiques : l’exemple des pavages et leurs symétries

Aziz El Kacimi (Professeur émérite, Université Polytechnique Hauts-de-France)
Vidéo

Ateliers

  • C’est dans la boîte !

Vous avez toujours rêvé de réaliser l’anamorphose du cube avec vos élèves, mais vous n’avez jamais osé vous lancer ? Alors cet atelier est fait pour vous !
À travers la présentation de quelques œuvres issues du Street Art, découvrons la magie des trompe-l’œil tridimensionnels. Quels principes régissent de telles illusions d’optique ? Pouvons-nous au cycle 4 réaliser de telles œuvres ? Devons-nous alors être artistes ou scientifiques ? Des éléments de réponses seront donnés, en nous penchant notamment sur le principe de l’anamorphose. Nous pourrons alors réaliser ensemble notre propre trompe-l’œil et immortaliser notre œuvre éphémère, préparez donc votre plus beau sourire pour cet atelier !

Sophie BOURREAU (Membre du groupe Collège de l’IREM de Lille, Professeure de mathématiques, Collège Lucie Aubrac – Tourcoing)
Romain CAILLÉ (Membre du groupe Collège de l’IREM de Lille, Professeur de mathématiques, Collège Madame de Sévigné – Roubaix)

  • Changer le regard pour comprendre le ciel

L’activité proposée se déroule en deux temps.
* Dans un premier temps, il s’agit de voir comment le passage de la vision du mouvement de la Terre sur elle-même et autour du Soleil d’en dehors du système solaire à une vision centrée sur un observateur se trouvant à la surface de la Terre nous aide à comprendre les saisons.
Le fil conducteur à cette première étape est de changer le point de vue d’un observateur afin d’aboutir à une visualisation des saisons très simples.
* Dans un second temps, plus complexe, on partira du point de vue final de la première étape en le généralisant à toute la voûte céleste. On changera alors une dernière fois de point de vue en passant à une représentation plane de la voûte céleste et de notre horizon, formant une carte du ciel. La fixation de ces cartes sur un cylindre permet
alors d’avoir une représentation de la voûte céleste en un lieu donné tout au long de l’année.

Bernard CALLENAERE (Membre du groupe Astronomie de l’IREM de Lille, acien maître de conférences, Université de Lille)
Marc FOUCHARD (Membre du groupe Astronomie de l’IREM de Lille, Maître de conférences, Université de Lille)
Jean-Marie SIX (Membre du groupe Astronomie de l’IREM de Lille, Professeur de Mathématiques, Unité Pédagogique Inter-Régionale (UPIR))

  • Colorier à la manière de Mondrian

Quel est le rapport entre les réseaux de transports, le moteur de recherche Google, l’optimisation de la réalisation d’un emploi du temps et le coloriage d’une carte avec conditions ? C’est la théorie des graphes. La théorie des graphes est un formidable pont entre les « Mathématiques pures », l’Informatique et beaucoup de problèmes concrets de la vie courante. Même si l’on se doute que certains domaines, comme les réseaux sociaux, les réseaux de transports, etc. peuvent être modélisés par des graphes, c’est plus inattendu, voire troublant pour d’autres. Pour résoudre certains de ces problèmes (très concrets parfois), il faut changer notre regard sur celui-ci. 

Mohamed NASSIRI (Membre du groupe INFO de l’IREM de Lille, Professeur de mathématiques, Lycée d’Excellence Edgar Morin – Douai)
Documents

  • Du numérique dans un environnement ludique

Venez vous essayer à un jeu mathématique entièrement numérique et tentez de résoudre des énigmes en équipe.
Après la pratique, la conception : nous reviendrons sur le principe de création de nos documents (initiation à l’interactivité avec GeoGebra).

Raphaël PETIT (Membre du groupe ArCSiN de l’IREM de Lille, Professeur de mathématiques, Collège Paul Duez – Leforest)
Ludovic SOCQUET-MEILLERET (Membre du groupe ArCSiN de l’IREM de Lille, Professeur de mathématiques, Collège Roger Salengro – St Pol sur Ternoise)

  • La construction du tableau du XVe au XVIIIe siècle

Pour dater un tableau, l’historien de l’art ne s’appuie pas sur l’intuition mais sur l’analyse raisonnée des composantes de l’œuvre. Parmi celles-ci figurent notamment l’analyse de l’espace et des figures qui ont des liens étroits avec la géométrie. Il s’agit de le montrer en prenant différents exemples situés entre la Renaissance et la Révolution.

Gaëtane MAËS (Professeure des universités en Histoire de l’Art moderne, Université de Lille)

  • Maths, arts et numérique : Scratch, Genially…

Découvrir des activités et des exemples d’utilisation du numérique afin d’apporter une nouvelle dimension aux exercices liés à l’art. Nous découvrirons quelques exemples utilisant Scratch et Genially.

Loïc ARSICAUD (Membre de l’IREM de Lille, Professeur de mathématiques, Collège Raymond Devos – Hem)

  • Reconstruction de figures comme moyen d’éduquer le regard géométrique

L’atelier sera l’occasion de mettre en pratique les idées présentées dans la conférence. Y seront proposés plusieurs exemples de figures que les participants auront à reconstruire avant de discuter des apports possibles de cette démarche à l’enseignement de la géométrie à l’école primaire et au collège. Merci d’apporter les instruments de tracé géométrique : papier uni, règle non graduée, compas, éventuellement équerre mais une feuille de papier supplémentaire fera l’affaire.

Marie-Jeanne PERRIN-GLORIAN (Professeur émérite Université d’Artois, Laboratoire de Didactique André Revuz LDAR Universités de Paris, Cergy, Créteil, Lille, Rouen)

  • Regards d’artistes sur les surfaces réglées

Plusieurs sculpteurs majeurs du XXème siècle (Moore, Hepworth, Pevsner…) puisèrent, dans les collections de modèles de surfaces mathématiques, une inspiration plus ou moins revendiquée. D’autres redécouvrirent par la seule approche artistique des objets bien connus des mathématiciens (Max Bill) ! Leur préférence va aux surfaces réglées, matérialisées par des fils tendus entre deux supports. À la même époque, des architectes comprirent tout le parti esthétique qu’ils pouvaient tirer de ces surfaces grâce aux nouvelles techniques (poutrelles métalliques, coffrage du béton).
On approfondira en visitant quelques œuvres emblématiques, commentées dans leur rapport aux mathématiques, parfois par les artistes eux-mêmes.

Alain JUHEL (Ancien professeur de CPGE , lycée Faidherbe – Lille )

  • Comment regarder un tableau ?

Fatima BOUZEKKOURA (Guide-conférencière, Palais des Beaux-Arts – Lille)

  • La quête du « bon » regard

Lorsque nos yeux se focalisent sur un sujet, est-ce pour le plaisir des sens, pour en enseigner l’essence ou pour en percer les secrets ? Ou pour d’autres raisons encore ?
Les réponses sont multiples, les regards auxquels elles font appel également.
Quelques regards possibles, centrés sur des thèmes du cycle 4 : trigonométrie, nombres rationnels, symétrie centrale, arithmétique… et les deux « grands » théorèmes de géométrie.

Philippe COLLIARD (Auteur)
Documents

  • Reconstruction de figures comme moyen d’éduquer le regard géométrique

Marie-Jeanne PERRIN-GLORIAN (Professeur émérite Université d’Artois, Laboratoire de Didactique André Revuz LDAR Universités de Paris, Cergy, Créteil, Lille, Rouen)

  • Construction d’une « chambre d’Ames »

La chambre d’Ames est une illusion d’optique parfois utilisée au cinéma comme effet spécial pour représenter des personnages de tailles différentes.
Au cours de cet atelier nous vous proposons d’analyser, de calculer puis de réaliser la fantastique « chambre de Ames ». 
Matériel nécessaire : règle, compas, équerre, crayon, boîte à chaussures vide, cutter, ciseaux, colle, scotch, crayons de couleur et deux petites figurines de même taille.

Stéphane VANREUST (Membre de l’IREM de Lille, Professeur de mathématiques, Collège Molière – Villeneuve d’Ascq )

  • Histoire de courbes osculatrices, mais pas que…

Lors d’une conférence qui a s’est tenue à LILLIAD – Université de Lille en juin 2019 à l’occasion de la tenue des oraux de l’agrégation de mathématiques qui se déroulaient au lycée Pasteur de Lille, Etienne Ghys a énoncé la question suivante :  » Considérons quatre fonctions dont les graphes passent par un même point A(a ;b). Est-il possible d’avoir cette configuration graphique ? « 
L’un des objectifs de cet atelier sera de présenter une suite d’activités que l’on pourra proposer à des élèves de Terminale Générale suivant la spécialité Mathématiques et éventuellement l’option Mathématiques Expertes, pour répondre à la question dans le cas où les quatre fonctions
sont des fonctions polynômes vérifiant f(0)=0.
La numérotation des versions successives du document présenté lors de l’atelier, document qui a évolué tout au long de sa construction, fait appel à la constante d’Euler.
L’atelier sera donc un prétexte pour parler de cette constante et de présenter, là encore, une suite d’activités en direction d’élèves de Terminale Générale.
Il est bien entendu que les deux sujets n’ont pas de lien direct, sauf peut-être celui de donner sens au programme de Mathématiques en cycle Terminale.

Jean-Marc DUQUESNOY (Membre du groupe ArCSiN de l’IREM de Lille, Professeur de mathématiques, Lycée André Malraux – Béthune)
Fabrice EUDES (Membre du groupe ArCSiN de l’IREM de Lille, Professeur de mathématiques, Collège du Lazaro – Marcq-en-Baroeul)

  • Déjouons notre regard en maths

À partir de jeux de société du commerce, comment affiner notre regard en mathématiques ?

Dominique CAMBRÉSY (Membre du groupe Mathématiques et jeux de l’IREM de Lille, Professeur de mathématiques, Collège Arthur Rimbaud – Villeneuve-d’Ascq)
Sandrine VAN THORRE (Membre du groupe Mathématiques et jeux de l’IREM de Lille, Professeur de mathématiques, Lycée professionnel Henri Senez -Hénin-Beaumont )

  • Le regard de Galilée sur le ciel

Galilée a fait des découvertes extraordinaires en regardant le Lune, le Soleil, Jupiter et la Voie Lactée à travers ses lunettes. Notre atelier a pour but de montrer les réussites et les difficultés rencontrées par Galilée en regardant le ciel d’une façon différente par rapport à ses prédécesseurs, les critiques des théologiens et des scientifiques, et ses réponses argumentées. Nous présentons le contexte des travaux de Galilée, et proposons plusieurs extraits de textes de Galilée ainsi que de sa correspondance.

Jacqueline LUBET (Membre du groupe EMTA de l’IREM de Lille, retraitée)
Rossana TAZZIOLI (Membre du groupe EMTA de l’IREM de Lille, Professeure de mathématiques, Université de Lille)

  • L’infini… tout un reg’Art !

Comment les artistes se sont approprié le concept d’infini ? Comment ont-ils réussi à représenter l’irreprésentable ?
À travers quelques œuvres, des peintures rupestres jusqu’à Dali, en passant par la renaissance italienne, et selon différents moyens d’expression (peintures, sculptures, poème), nous verrons que les mathématiciens n’ont pas été les seuls à traiter la question de l’infini, et que l’artiste a parfois utilisé l’outil mathématique comme dans la perspective, a travaillé en parallèle des mathématiques pour évoquer par exemple la notion d’asymptote ou s’en est affranchi en « fixant » le mouvement.

Paolo CALCIANO (Professeur de mathématiques, Lycée Fénelon – Cambrai)

  • Utilité des images en analyse des données et leur interprétation

L’importance des images en statistique, et notamment dans sa communication, a été déjà reconnue par Bertin (1977) et dès sa naissance (Benzécri, 1973) l’école française d’analyse des données a mis les graphiques à la base de toutes méthodes.
À l’issue d’un présentation, l’atelier proposera une discussion sur l’interprétation de résultats issus d’analyses multidimensionnelles d’exemples réels, dans le but de découvrir, en s’appuyant sur des valeurs graphiques établies, les structures sous-jacentes aux données.
De même, les formes des graphiques de certains cas permettront une interprétation alternative nettement plus adéquate.

Sergio CAMIZ (Professeur chercheur, Consiglio Nazionale delle Ricerche Istituto di Scienze del Patrimonio Culturale – Roma )

  • Voir, regarder, observer, analyser la mosaïque antique

La grande majorité des pavements de mosaïque antique ont un décor dit « géométrique ». Comment ces décors ont-ils été imaginés et réalisés ? En l’absence de textes, les seuls supports possibles d’une recherche sur ces questions sont les mosaïques elles-mêmes. Dans quelle mesure observer une mosaïque permet-il alors de discerner les tracés ayant guidé la pose des tesselles ? De proposer une procédure de mise en place ? D’identifier les connaissances mises en œuvre ? De repérer des gestes professionnels ? On cherchera à répondre à ces questions sur quelques exemples, en s’efforçant de se mettre à la place de l’artisan antique.
Les participants pourront se munir, soit d’un ordinateur avec un logiciel de géométrie, soit d’instruments usuels de dessin (règle, compas, équerre).

Bernard PARZYSZ (Professeur émérite de l’université d’Orléans, Laboratoire de Didactique André Revuz, université de Paris)

  • C’est ainsi, ça se voit !

Quel regard portent nos élèves sur une figure géométrique, une formule, un calcul à exécuter, un énoncé de théorème… ? Pourquoi n’est-il pas le même que celui de leurs enseignants ?
N’avons-nous pas les mêmes réactions, les mêmes silences, les mêmes doutes face à une œuvre d’art ?
Comment aider les élèves à « ouvrir les yeux » pour qu’ils puissent amorcer un raisonnement ? Comment travailler le nôtre ?

Valerio VASSALLO (Membre des groupes Regard et Collège de l’IREM de Lille, Maître de conférences, Université de Lille)